fable


Définition

Une fable est un court récit en vers ou en prose qui vise à donner de façon plaisante une leçon de vie. Elle se caractérise souvent par la mise en scène d'animaux qui parlent mais peut également mettre en scène d’autres entités ou des êtres humains. Une morale est généralement exprimée à la fin ou au début de la fable. Celle-ci est parfois implicite, le lecteur devant la dégager lui-même.

I les caractéristiques de la fable

 a) Le loup
Cruel, tyrannique, supérieur.
Champ lexical de la haine : "plein de rage", "colère"… Le Loup se comporte en prédateur, soumis à ses instincts, à sa "faim", à ses pulsions agressives et cruelles : son discours est plein de menaces - "Tu seras châtié" -, d'affirmations sans fondement.
Royauté : "sire", "majesté"…
Loup = symbole de la force
Dédain envers l'agneau.
b) L’agneau
L'a
gneau est un être doux et innocent, honnête et respectueux. Le lecteur a d'autant moins de peine à passer du monde animal au monde humain que La Fontaine nous y prépare. Quand l'agneau s'adresse au loup comme un modeste sujet à son roi ("Sire", "Votre Majesté"). La Fontaine nous invite à voir derrière le récit animalier les rapports de force de la société humaine du XVIIe siècle, sous la monarchie absolue de Louis XIV.
Compassion du lecteur, pitié envers l’agneau
c) Relation entre les deux animaux
Le loup est supérieur à l’agneau au niveau physique et aussi au niveau "social".
L’agneau s’adresse au loup par la 3ème personne du singulier, ce qui est une marque de respect
Le loup s'adresse à l’agneau par la 2ème personne du singulier -> manque de respect

II)  les caractéristiques de l'écriture de classicisme

Le classicisme du XVIIe siècle est loin de se limiter à une imitation des Anciens. Doctes et littéraires inventent en fait une esthétique fondée sur des principes d'ordre assez contraignants qui amèneront la critique moderne à assimiler classicisme et respect des règles. L’écriture classique se veut fonder sur la raison. On y a parfois vu l'influence du rationalisme de Descartes, mais il s'agit plutôt d'un intérêt pour la lucidité et l'analyse. Les héros et héroïnes classiques ne sont en général pas rationnels, mais leurs passions, souvent violentes, sont analysées par l'écriture qui les rend intelligibles5. Le classicisme est donc davantage influencé par une volonté de soumettre le déraisonnable à l'ordre de la raison que par un véritable rationalisme qui inspirera plus tard les philosophes des Lumières. En créant une forme d'ordre, les écrivains classiques recherchent au plus haut point le naturel. Donner l'impression d'une parfaite adéquation entre la forme et le fond et d'une écriture qui coule de source est en effet l'idéal du style classique. À cet égard, le classicisme entre effectivement en tension avec ce que fut le style baroque. Charles Sorel écrit ainsi : « Leur langage naturel qui paraît simple aux esprits vulgaires est plus difficile à observer que ces langages enflés dont la plupart du monde fait tant d'estime. »6 Cette recherche d'une forme de simplicité dans l'écriture fera l'admiration de nombreux auteurs du XXe siècle tels que Valéry, Gide, Camus, ou Ponge. Or pour donner l'impression de naturel, il importe avant tout de ne pas choquer le lecteur. C'est pourquoi les règles de vraisemblance et de bienséance jouent un rôle majeur au XVIIe siècle.
La vraisemblance correspond à ce qui peut paraître vrai. L'objectif n'est pas de représenter la vérité, mais de respecter les cadres de ce que le public de l'époque considère comme possible.
Boileau a pu dire dans son Art poétique que « le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable ». Est vraisemblable ce qui correspond aux opinions du public en termes de morale, de rapports sociaux, de niveau de langue utilisé, etc. Le plus grand reproche que l'on ait fait au Cid est de proposer une fin invraisemblable, car la morale ne peut accepter qu'une fille épouse le meurtrier de son père même si le fait est historique.

III) Etude de la fable le loup et l'agneau

Pour cette fable Le loup et l’Agneau, la morale est la suivante : la raison du plus fort est toujours la meilleure. L’agneau est effrayé par le loup qui va tenter de justifier l’acte qu’il va commettre. Le terme procès, à la fin de la fable, nous fait réfléchir en quoi cela pourrait être réellement un procès et que ce soit nous, les lecteurs, qui allons en être les juges. Dans cette fable, le loup est l’accusateur, celui qui dénonce, et l’agneau est le défendeur, celui qui tente de se défendre. Le loup est la victime qui ne se fait pas épargner par les bergers et les chiens et il veut se venger. L’agneau est l’agresseur qui rapporte le loup aux autres et qui lui crée des problèmes. C’est la prétention du loup qui veut avoir raison et qu’il se venge sur l’agneau sans aucune autre forme de procès.

Conclusion

Il s’agit dans cette fable de déployer une histoire dont l’issue est connue d’emblée. L’argumentation logique et sincère de l’agneau est broyée par la mauvaise foi du loup et la morale initiale prend tout son sens. La raison  du plus fort ne représente pas la logique du plus brillant mais les motifs ultimes du puissant qui ne sont pas littéralement les meilleurs mais qui triomphent de tout. La fable Le Loup et l'Agneau de la Fontaine est donc une dénonciation du pouvoir et de la justice sous Louis XIV.

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